Le 6 Octobre 2020
Aujourd’hui l’ensemble du monde du tourisme est très impacté par la crise sanitaire, le secteur très spécifique des voyages de jeunes souffre particulièrement et ce pour une durée qui s’annonce malheureusement prolongée.
Un secteur totalement à l’arrêt depuis mars 2020
Différents facteurs expliquent l’impact colossal de la crise sanitaire sur l’ensemble des segments du secteur des voyages de jeunes.
Ainsi malgré une autorisation nationale du ministère de l’Éducation Nationale d’organiser des voyages scolaires et des classes de découvertes depuis septembre, les inscriptions ont cette année chuté de -85% par rapport à 2019* et les réservations pour 2021 sont nulles. Aucune activité n’a repris depuis la fin du confinement. L’appréhension des chefs d’établissement, les interdictions sporadiques des académies ou des préfectures, la fermeture des frontières, la mise en place de quarantaines ou tests Covid, les raisons sont multiples pour ne pas organiser de voyages cette année et l’année prochaine, y compris en France. Le fait que l’activité soit très saisonnière (80% des séjours se déroulent entre avril et juin) pénalise particulièrement le secteur. De plus le processus de réservation complexe, lié aux autorisations administratives, fait que la réservation des séjours intervient majoritairement à l’automne pour un départ au printemps.
Force est de constater que les organisateurs qui n’ont pas travaillé depuis mars dernier s’acheminent dangereusement vers une deuxième année blanche.
Ainsi depuis mars 2020, aucun séjour groupe de jeunes qu’il soit de nature scolaire, linguistique ou itinérant n’a pu être organisé à l’étranger. Les inscriptions sur l’année 2020 sur ce marché connaissent ainsi une baisse de -92%*. En 2019, ce sont pourtant plus de 394 000 jeunes qui ont pu bénéficier de séjours de groupe à l’étranger par l’intermédiaire de nos membres labellisés.
Malgré tous les efforts déployés par le gouvernement pour promouvoir les départs cet été en colonies de vacances en France et l’accompagnement avec le dispositif vacances apprenantes, les départs en colonies ont chuté cet été de 81%* chez nos membres labellisés par rapport à 2019.
Si une reprise pour les séjours des vacances de la Toussaint pouvait être espérée à la fin de l’été, le récent rebond de l’épidémie en France et en Europe fait craindre à nouveau des annulations en cascade. Certains organisateurs ont d’ores et déjà dû annuler l’ensemble de leur programmation.
Une reprise qui sera lente et progressive
La confiance sur la situation sanitaire reste impérative. Cela est primordial particulièrement sur un public de jeunes, qui malgré le fait qu’ils semblent moins touchés par l’épidémie, est un public qui a toujours nécessité naturellement beaucoup plus de réassurance que le secteur adultes.
Les décisionnaires ne sont pas les participants aux séjours, mais des parents, des établissements scolaires, des collectivités, des Comités d’Entreprise, autant d’acteurs qui, et c’est bien normal, priorisent le principe de précaution dans leurs décisions.
Contrairement à d’autres professions, la reprise d’une activité de séjours jeunes ne peut être ré-enclenchée du jour au lendemain.
Les programmes et propositions commerciales sont faits et validés des mois à l’avance. Les organisateurs se trouvent ainsi confrontés à la nécessité de remettre leurs salariés au travail sans aucun chiffre d’affaires et ce plusieurs mois avant l’éventuelle reprise d’activité. Seules les structures les plus solides pourront malheureusement réussir ce pari dangereux dans les mois à venir.
Les séjours jeunes organisés par des entreprises ou des associations sont bien plus que des séjours de loisirs, ils ont indéniablement une dimension sociale et éducative. Ils font partie du parcours scolaire. L’UNOSEL souhaite alerter sur la nécessité de préserver à tout prix ce secteur afin que les enfants et adolescents puissent continuer à bénéficier de ces apports pédagogiques dès lors que la situation sanitaire s’améliorera.
*Chiffres recueillis au 31/08/20 auprès de nos membres labellisés.