Les troubles liés à la santé mentale ainsi que les situations de harcèlement sont en hausse constante chez les jeunes.[i] Comme dans le milieu scolaire, les séjours éducatifs sont malheureusement aussi concernés par cet état de fait. Assurer une bonne intégration des jeunes en séjour éducatif repose en partie sur l’implication des parents. Les organisateurs invitent les familles à faire preuve de la plus grande transparence tout au long du séjour, dans un esprit collaboratif pour le bien être de leur enfant.
Les spécificités du séjour éducatif
Les organisateurs de séjours éducatifs ont pour mission d’assurer le bien-être des enfants et des jeunes pendant leur séjour linguistique, ou colonie de vacances. Le séjour éducatif est une expérience très formatrice et enrichissante notamment du fait qu’il s’agit d’un moment qui se déroule en dehors du cadre familial.
Or le succès du séjour reste toutefois conditionné par la capacité d’adaptation du jeune. Il devra entre autres être capable de s’intégrer dans un espace de collectivité, et interagir de manière harmonieuse et non agressive avec ses pairs.
Il est donc du devoir des organisateurs de mettre en place des dispositifs pour les préserver de toute forme de mal-être ou harcèlement. C’est pourquoi ils se mobilisent en associant toutes les parties prenantes du séjour (enfants, encadrants etc), et bien évidemment aussi les parents.
La plus grande transparence en amont de l’inscription
Un des clés de la réussite, est une transparence totale des parents quant à des troubles divers connus de leurs enfants. Il est en effet indispensable de communiquer précisément tout élément pouvant avoir des conséquences sur le déroulement du séjour éducatif. Ainsi il est important de signaler toute prise de médicament, trouble de l’attention, anxiété, fragilité particulière ou toute autre pathologie. Certains parents n’osent pas en parler, par peur que leur enfant soit refusé et ne puisse pas partir. Or c’est justement en taisant ces éléments que ce dernier sera mis en difficulté, et mettra de surcroît en péril le bon fonctionnement de tout un collectif. Changer d’environnement peut être bénéfique en situation de mal être. Les psychiatres recommandent même parfois les séjours éducatifs. Il convient toutefois de le préparer méticuleusement. Il ne faut pas attendre de solution miracle sans avoir prévenu les personnes qui prendront en charge l’enfant.
Chaque année, les organisateurs découvrent sur place des cas non signalés. Au-delà de la désorganisation et panique que cela peut créer, cela peut conduire à un retour précoce du jeune par manque d’intégration. Cela n’est pas sans conséquence pour l’enfant. Il vivra ce séjour abrégé comme un échec, et risque de fait d’aggraver sa pathologie ou son mal-être.
Les animateurs ne sont pas tous formés à accueillir des enfants, avec des troubles lourds. En ayant connaissance de la situation en amont, les organisateurs peuvent anticiper, recommander le séjour le mieux adapté, préparer les équipes, voire faire appel à un éducateur spécialisé. Loin de l’idée de discriminer cela permet au contraire de garantir le meilleur accueil possible afin que les séjours se déroulent le mieux possible.
Les organisateurs observent de plus en plus souvent ces situations. Ainsi, ils insistent sur le fait que les familles doivent se sentir en confiance. Elles ne doivent surtout pas hésiter à parler le plus ouvertement possible au moment de l’inscription.
L’essentiel soutien parental à l’autorité
Les séjours éducatifs sont un lieu de d’apprentissage et de détente. Les enfants sont en vacances, et sont là pour passer un moment agréable et serein. Vivants en collectivité, ils doivent bien évidemment respecter des règles de savoir vivre.
Les organisateurs sont là pour veiller au bon déroulement du séjour et au respect de ces règles. Ils sont intransigeants face à toute situation de violence ou harcèlement y compris quand cela se produit entre jeunes. A la moindre alerte, ils préviennent les parents. En cas de débordement grave, ils peuvent envisager un renvoi disciplinaire.
Pendant le séjour, la relation parents/enfant est le plus souvent ininterrompu, à travers les téléphones portables. Or cela peut grandement impacter l’autorité légitime de l’organisateur vis-à-vis de l’enfant. Dans l’intérêt du jeune, il est important que les parents soutiennent l’organisateur. Ils doivent percevoir la relation avec l’organisateur comme un vrai partenariat. Nier systématiquement tout mauvais comportement de son enfant, risque en effet d’être contre-productif.
Privilégions l’écoute et l’échange à tout moment, pour faciliter et favoriser la prise de bonnes décisions et la gestion des troubles de santé mentale en séjours éducatifs.
[i] Santé mentale : premiers résultats de l’étude Enabee, chez les enfants de 6 à 11 ans scolarisés du CP au CM2
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