Comment se portent les voyages scolaires éducatifs ? Extrêmement peu de séjours se sont organisés entre mars 2020 et fin 2022. Après trois années noires, la reprise est enfin au rendez-vous, avec toutefois quelques évolutions par rapport aux tendances habituelles. Les dernières statistiques collectées par l’UNOSEL éclairent la situation.[1]
Si on considère la période d’inscriptions allant du 1er janvier au 30 avril 2023, sur des séjours se déroulant sur l’année civile 2023, nous notons une nette reprise, même si les chiffres n’atteignent toujours pas ceux de la période pré Covid (année de référence 2019). Ainsi nous notons une baisse de -34 % sur les séjours organisés pour les collèges et lycées par rapport à 2019 (en 2022, ce chiffre était de -75%), et seulement -10 % sur les séjours classes de découvertes organisés pour les maternelles et primaires.
En termes de destinations, nous observons un changement important sur les voyages scolaires collégiens, lycéens. Si avant la période Covid le Royaume-Uni arrivait en première position, en 2023, le Royaume-Uni n’arrive plus qu’en 2ème position avec une baisse des départs toujours très importante (-59% par rapport à 2019). La France qui était en n°1 pendant la période Covid a retrouvé sa position de référence, soit en 4ème position.
Cette baisse très conséquente des séjours au Royaume-Uni peut être directement attribuée au Brexit et à ses conséquences. Les nouvelles formalités administratives pour se rendre au Royaume-Uni notamment, pèsent beaucoup sur le choix de la destination d’un voyage scolaire. En effet, la nécessité d’obtenir un passeport pour tous les élèves et encadrants est une contrainte forte pour les enseignants et les parents. Contrainte aggravée pour les élèves de nationalités non européennes, qui ne peuvent désormais plus bénéficier du visa collectif et doivent individuellement faire des démarches longues et coûteuses. Ainsi la volonté affirmée de rendre accessibles les voyages scolaires au plus grand nombre et de n’exclure aucun élève, se trouve désormais malheureusement entravée pour les séjours au Royaume-Uni.
A ces complications administratives s’ajoutent des difficultés d’ordre organisationnel, avec la défaillance de nombreux prestataires locaux et une pénurie importante d’hébergement notamment en familles hôtesses.
Le marché se trouve actuellement très tendu, avec des organisateurs qui se voient obligés de refuser des demandes d’inscriptions, car dans l’impossibilité de prester des séjours conformes à la qualité attendue.
L’Irlande, destination alternative pour l’apprentissage de l’anglais et de la culture anglophone en Europe, n’est clairement pas en capacité d’absorber le manque à gagner britannique. L’Irlande n’a d’ailleurs elle-même toujours pas retrouvé ses chiffres de 2019 (-37%).
Concernant les classes de découverte (séjours pour les maternelles et primaires), la France reste de loin la destination la plus plébiscitée (93% des séjours) comme en 2019.
Pour résumé, 2023 sera une année en demi-teinte. Les organisateurs ressentent un soulagement certain car la reprise est bien là et la volonté de partir des enseignants plus que jamais présente. En revanche, ils font face à de sérieuses difficultés d’ordre logistique ce qui est frustrant et freine malheureusement encore cette reprise.
[1] Les membres labellisés de l’UNOSEL communiquent 3 fois par an leurs statistiques afin d’établir un panorama du secteur d’activité.